Atelier d'écriture 2010
Voilà, l'atelier de l'été est désormais clos. Mais que l'aventure fut belle!
Vous trouverez ci-dessous les textes qui nous sont parvenus...
Il était proposé de réagir comme on le désirait (poème, courte nouvelle, conte...) à l'énigmatique statue perdue dans les bois de Montagnac d'Auberoche à partir des photos ci-dessous. Cliquez dessus pour les agrandir.
À la même période, tandis que nous lancions cet atelier, la belle sans papier qui avait vécu quarante ans incognito dans son vallon était rattrapée par son passé... Son authentique histoire, elle nous est livrée par quelqu'un qui depuis longtemps était à sa recherche... À lire en bas de page!
Vous pouvez bien évidemment aller voir la dame de pierre "in situ". On la découvre lors d'une agréable promenade au départ du bourg de Montagnac d'Auberoche. Fiche disponible à la bibliothèque.
Surgie de nulle part
Dotée d’un globe, d’un écritoire
Au détour du chemin
Dame Connaissance m’interpella :
Quelque soit l’espace
Quelque soit l’instant
Maintenez présent
Votre questionnement
Carré d’herbe à vos pieds
Flore élevée
Ou ciel azuré
Mieux vaut les comprendre
Pour les respecter
Pour les préserver
Et cette rencontre
Au cœur de l’été
M’aura révélée
Infime poussière
Du grand univers
Bégie
ATTENTE
Il m’avait donné rendez-vous au crépuscule, à la croisée des chemins,
face à la clairière magique.
Mais, j’ai attendu, attendu, attendu,
Il n’est jamais venu.
Et la fraîcheur du soir a peu à peu envahi mon corps et mon âme,
Me glaçant le sang et les os.
La fatigue m’accablant, j’ai souhaité avoir un support pour appuyer mon corps las,
et une colonne majestueuse a surgi de terre à mes côtés.
Puis, le matin venu, la rosée s’étant transformée en givre,
j’ai senti mes pieds s’engourdir et j’ai souhaité m’asseoir ;
soudain un banc de pierre est apparu devant moi.
Mais trop tard, la trop longue attente m’avait transformée en statue,
mon maquillage peu à peu s’estompait,
mes couleurs s’enfuyaient et la blancheur virginale me recouvrait toute entière.
L’aube arriva enfin, puis le soleil en son zénith, puis de nouveau le crépuscule.
Et il apparut, marchant sur le chemin en sifflotant ;
Il s’était trompé de jour !
Il s’est assis sur le banc,
Et a attendu, attendu, attendu ……………..
Dominique, la jardinière farfelue
LA DAME DE MONTAGNAC
Méfiez-vous des fades des bois : elles savent se rendre invisibles à vos yeux. Vous croyez être seul dans la forêt - excepté les animaux, bien évidemment - mais elles sont là à vous épier, elles tournent autour de vous, sʼapprochent à vous toucher, hument votre odeur corporelle, scrutent votre regard, analysent vos rides, la qualité de votre sourire. Elles vous jugent. Elles vous jaugent...
Il en était ainsi au fond des bois quelque part dans un vallon entre les bourgs de Montagnac dʼAuberoche et de Blis et Born...
La fade des lieux est particulièrement exaspérée ce jour-là. Pensez donc : depuis le début de lʼété, chaque jour, vers les 3 heures de lʼaprès-midi, cette, cette.... cette espèce de bonne femme de malheur vient dans SON vallon. Elle sʼinstalle là pour quelques heures après une longue marche parmi les chênes et les érables où chantent les cigales. Sans doute est-ce la fraîcheur de ce bois moussu qui lʼattire là par cet été caniculaire de lʼan 1922.
Au tout début - pas bien longtemps, en fait - la fade avait trouvée plaisante cette intrusion dans SON domaine. Voilà qui pouvait tromper un peu son ennui et satisfaire sa curiosité... Mais elle s’était vite lassée et avait peu à peu senti lʼanimosité monter en elle. Mais alors, ce qui s’appelle monter, hein...
Voyons, voyons... Cette humaine, comment est-elle ? Belle, assurément. Belle prestance, visage harmonieux. Peut-être une petite pointe de mélancolie dans les yeux, mais si ténue... On y lit surtout une immense détermination, la conscience du devoir accompli, la foi en soi... Comment peut-elle, au lendemain d’une guerre aussi massacrante, d’une des pires boucheries que les humains (tu parles s’ils sont humains!...), aient connues, comment peut-elle donc croire encore en l’A-VE-NIR ? D’où tire-t-elle cette force, l’ignoble pimbêche!...
Intello, avec ça. «Madame» ne peut se déplacer sans un ou deux livres, quʼelle déguste, assise sur une pierre, semblant prendre un étrange plaisir à cette étrange pratique. Tantôt épanouie, souriante, sʼesclaffant même parfois (!), tantôt fébrile, tendue, anxieuse, mais toujours, toujours concentrée sur ces feuillets jaunâtres parsemés de signes gris quʼelle tourne, tourne et retourne avec une cadence de métronome...
Et son globe... A-t-elle vraiment besoin de se promener avec un globe ? Est-ce que je sais, moi, où se trouve lʼAbyssinie, quels fleuves coulent au Tonkin, quelle est la capitale du Timor ? Et qu’on me dise pourquoi je devrais mʼintéresser aux dunes dʼIguiddi...
Attendez, ce nʼest pas fini : «Madame» se targue aussi dʼêtre ARTISTE. Quand elle a rangé ses livres et son globe, voilà quʼelle sʼempare dʼun crayon et vas-y que je te noircis des pages et des pages de croquis... MA forêt, MES arbres, MA vie...
Et puis... le soir venu... elle sʼen va... emportant tout... me laissant seule...
En cette belle soirée du mois dʼaoût de lʼannée 1922, la fade est donc exaspérée. Non. Elle est bien au-delà de l’exaspération... Ne pouvant supporter plus longtemps la sereine beauté, la tranquille assurance de la dame, schlaaaaaa, elle la change en pierre, comme ça, pour le fun...
Si maintenant au détour du chemin au départ de Montagnac, vous découvrez sa statue, ayez un pensée pour elle. Et ne soyez pas inquiet : la fade nʼy est plus. Mettez-vous donc à sa place. Ce nʼétait plus quelques heures par jour, pendant les mois dʼété, quʼelle devait supporter la présence de cette trop parfaite rivale, mais à chaque seconde de chaque minute de chaque heure de chaque journée de chaque mois de chaque année... Ce fut trop pour elle. Elle en creva.
D.B.
Quelle coïncidence ! Lors d'une balade sur le chemin de Montagnac au mois de juin, nous sommes stupéfaits de cette découverte : À 4 km de chez nous, une stèle inconnue au milieu des bois, non référencée sur le guide ? Mais pourquoi un tel oubli? Que représente-t-elle pour être ainsi ignorée? Une pancarte négligemment installée "Touche pas à ma vierge" est encore plus intrigante. Du Jamais vu !
Alors pause et débat contradictoire face à cette statue, qui est-ce ? Qu'est-ce que cela veut dire? Nous affirmons qu'il ne s'agit pas d'une icône religieuse, ou cela serait encore plus extraordinaire, elle donne l'impression d'être du 19e siècle, nous supposons un culte à Dame nature ou une déesse maîtrisant le monde avec un message à transmettre (l'écritoire semble vide), mais aucune certitude de Pourquoi ici ??
De retour à Limeyrat, petite enquête familiale et de voisinage : personne ne la connaît ! C'est fou !
Nous en restons là, et gardons dans un coin de la tête ces interrogations en pensant : un jour je demanderai aux personnes de Montagnac.
Alors quelle ne fût pas notre surprise en rentrant de vacances de voir que ce mystère fait l'objet de l'atelier d'écriture? Quelle surprenante coïncidence ! Maintenant nous attendons la vérité avec impatience.
Bruno et M.Eugénie
La Statue
C’est tournée vers son compagnon qu’elle le caresse d’une main tendre et gracieuse. Elle, vêtue d’une simple tunique et lui, d’un amas de plumes lourd et soyeux, ils viennent de se rencontrer et ils ne se connaissent pas mais ont l’air de s’apprécier pas comme chiens et chats, qui eux-mêmes en se connaissant ne s’aiment point.
Clarisse Puybaraud
Quand les histoires s'accélèrent...
Cela faisait près de 25 ans que nous la connaissions. Nous l’avions découverte par hasard en balisant une randonnée pédestre que nous voulions proposer à nos élèves. Dès ce moment, elle nous avait interpellés... Et puis, pour nous aussi, elle était tombée dans l’oubli ou, du moins, nous la gardions dans un tout petit coin de notre tête.
Au mois de mai dernier, nous randonnions à nouveau dans les bois de Montagnac d’Auberoche et, au détour du chemin, Elle se présenta une nouvelle fois à nous, toujours aussi mystérieuse. Nous venions de trouver l’élément déclencheur de l’atelier d’écriture en ligne que nous voulions lancer dans le cadre de la bibliothèque. Nous n’avions point d’appareil photo sur nous, aussi nous décidâmes de revenir quelques semaines plus tard, pour l’immortaliser.
Quelle ne fut pas notre surprise, en arrivant sur les lieux, de voir deux voitures et un groupe de personnes autour de “notre" statue !
Un journaliste et un photographe de Sud-ouest, le maire de Montagnac et trois autres personnes étaient bien là pour Elle. Nous reconnaissons Monsieur Biret, venu à Limeyrat en 1995 présenter l’histoire de la commune : il nous révéla l’identité de cette dame et nous raconta les circonstances qui l’avaient conduit ici, ce jour-là.
Le mystère pour nous était levé, mais nous avons décidé de La maintenir héroïne de notre atelier d’écriture.
Quelle suite de hasards : dans la même période, après des années sans histoires, plusieurs vies imaginaires allaient lui être données tandis qu’elle était rattrapée par son propre passé !
Josiane et Didier Ballesta
Elle aura donc vécu une quarantaine d'années incognito dans les bois de Montagnac d'Auberoche... Certains, pour le blog, lui ont inventé une vie (lire au dessus)... Il est temps maintenant de connaître sa véritable histoire. Et c'est Monsieur Biret* qui nous la livre, avec les documents photographiques présentés... Merci à lui : lire ci-dessous...
Dans les années 70, j’avais trouvé chez un antiquaire de Saint-Jean-du-Gard, une carte postale représentant le monument aux morts de l’Ecole normale de Périgueux. Elle était allée rejoindre une chemise dans laquelle j’avais classé quelques documents, souvenirs de notre promotion 54/58.
Ce monument, je le connaissais bien. Je l’avais vu dès mon arrivée à l’Ecole normale. Il se dressait en face de la porte d’entrée, sous la voûte des grands arbres, dans la cour de notre vénérable établissement. Il a fait partie de mon environnement pendant les quatre années où j’y suis resté comme élève maître.
En l’an 2000, les vieux bâtiments démolis avaient fait place depuis longtemps au collège Michel de Montaigne. Lors des premières retrouvailles des anciens de notre promotion, j’ai étalé mes petits souvenirs : cartes de promo, photos… et aussi la carte postale.
Mais qu’était-il advenu du monument aux morts ?
Avec mon copain Jean-Pierre Gouaud, nous sommes partis à sa recherche. Il n’était pas au collège Michel de Montaigne ni à la Grenadière où une nouvelle Ecole normale avait été construite. A l’académie, au rectorat, à la ville de Périgueux, personne ne put nous renseigner sur le sort qui lui avait été réservé.
Le hasard a voulu qu’en ce printemps 2010, au cours d’une conversation, M. François Schunk dit à Jean-Pierre qu’il avait vu la statue ornant ce monument et qu’il savait où elle était.
Bien cachée au fond des bois de Montagnac d’Auberoche, nous avons donc retrouvé une partie du monument. La colonne à laquelle la statue était accolée et sur laquelle figuraient les 86 noms des enseignants de l’enseignement primaire morts pour la France a malheureusement disparu. Quelques recherches historiques m’ont permis de retrouver le Livre d’or de l’Enseignement primaire de la Dordogne imprimé à Montignac, à l’imprimerie de la Vézère, en 1923. En plus de la liste des morts, on y relate la cérémonie d’inauguration. Mais donnons la parole à la belle.
J’ai vu le jour officiellement le samedi 4 juin 1921 dans les vieux bâtiments de l’Ecole normale, Place Faidherbe à Périgueux. Lorsqu’on m’a dévoilée, j’ai été impressionnée par la foule qui se pressait face à moi. Sur l’estrade officielle, sous la présidence du recteur Thamin, avaient pris place : M. Poivert, préfet de la Dordogne ; MM. Claveille, de La Batut, Guillier et Eymery, sénateurs ; Saumande, Gadaud et Clament, députés ; M. Skubnieswski, inspecteur d’académie ; M. le proviseur du Lycée ; M. Bunlet, directeur de l’Ecole normale ; M. Michel président de l’Amicale des Instituteurs ; Mmes les directrices du Collège et de l’Ecole normale des filles ; MM. Les inspecteurs de l’enseignement primaire ; M. Montagut, directeur de l’Ecole professionnelle ; de nombreux professeurs de l’enseignement secondaire et primaire. Une foule d’institutrices et d’instituteurs entourait l’estrade. Des places avaient été réservées aux familles des morts.
Après la Marseillaise chantée par les élèves des deux écoles normales, M. Michel, président de l’Amicale fut le premier à prendre la parole. Il rappela que j’avais vu le jour grâce aux souscriptions de la plupart des instituteurs et institutrices du département, grâce aussi à un don très large et très généreux de leur Amicale… Il nomma mon géniteur, le maître sculpteur Gustave Rivet, un Périgourdin, médaillé du Salon… Je n’avais pas de miroir pour me voir mais j’ai bien apprécié la description qui fut faite de moi : Une femme, aux traits mélancoliques et doux qui symbolise l’Ecole et qui tient à la main le style avec lequel elle vient de graver sur un cartouche où s’appuie sa main gauche : A nos chers Morts 1914-1918. Derrière moi, une pyramide tronquée portait sur deux faces les 86 noms des victimes de la grande tourmente. A mes pieds quelques symboles de ma fonction d’éducatrice, une sphère, des livres… L’ensemble était plein de noblesse et de simplicité, n’est-ce pas ?
M. Michel termina son discours par ces mots : Ce monument, je le remets, au nom de tout le corps enseignant primaire du département, à la garde pieuse de M. Bunlet, directeur, de MM. les professeurs et des élèves maîtres présents et futurs…
Cinquante ans plus tard certains devaient pourtant m’abandonner aux mains d’un ravisseur sans scrupules.
Mais revenons à la cérémonie.
Le directeur prit ensuite la parole : Au nom de l’Ecole normale, je reçois cette œuvre… Au nom de l’Ecole aussi, et au mien, je remercie bien vivement tous ceux qui ont participé à la souscription et, en particulier, j’exprime notre profonde gratitude à l’Amicale des Instituteurs et Institutrices de la Dordogne dont le don généreux s’élève au tiers du total des sommes recueillies. Au nom de l’école enfin je prends l’engagement sacré d’entourer de soins ce monument afin qu’il soit une éternelle et poignante leçon de patriotisme, afin que les noms de nos héros soient toujours l’objet de la pieuse vénération des normaliens…
Paroles, paroles, encore un engagement oublié !
Deux mutilés admis à suivre les cours de l’Ecole normale, firent l’appel des morts. Un élève maître lut avec tout son cœur, un poème de M. Parouty ancien élève de l’Ecole normale et instituteur à l’école Saint-Martin. Les élèves des deux Ecoles normales chantèrent un chœur à quatre voix mixtes, paroles de Charles Péguy, musique de Henri Février. Une élève maîtresse, avec une exquise justesse de ton, dit le beau poème de Jean de La Rocca : A nos grands morts.
Le recteur prit alors la parole. Il rappela notamment que c’est un instituteur, le caporal Peugeot qui, le 2 août 1914, avant la déclaration de guerre avait été le premier Français tué par une balle allemande.
La cérémonie se termina avec l’exécution du chœur Apothéose de Berlioz. L’orchestre, formé des meilleurs artistes de la ville, était dirigé par M. Duffau, professeur de violon.
Que d’émotions pour moi mais ce n’était rien, comparé à ce qui devait m’arriver cinquante ans après. Alors que les démolisseurs s’affairaient sur les vieux bâtiments où tant de générations de normaliens s’étaient succédé, on m’enleva pour me cacher en cette forêt déserte où je suis depuis bientôt quarante ans.
Oui, en ce jour de juin où nous avons retrouvé la belle statue nous étions très émus mon copain Jean-Pierre et moi. Comment la belle avait-elle pu se retrouver ici au fond des bois ? Et son support avec les noms des anciens combattants qu’est-il devenu ?
L’idée folle nous est venue de rapatrier Madame l’Ecole dans les jardins de l’ancienne Ecole normale des filles, Place Hoche à Périgueux. Voilà un chantier pour occuper des enseignants retraités regroupés au sein de l’Amicale des anciens élèves des Ecoles normales.
Les "redécouvreurs" : Jean-Pierre Gouaud (à gauche sur la photo) et Maurice Biret (à droite).
Maurice Biret, 8 septembre 2010.
(Je félicite tous ceux qui ont participé à l’atelier d’écriture et je leur demande de bien vouloir me pardonner mais la réalité historique est bien moins belle que le fruit de leur imagination).
* Monsieur Biret, féru d’histoire, était venu à Limeyrat en 1995 pour une «causerie», retraçant quelques pans de l’histoire de notre commune. Texte à lire sur le site de la mairie de Limeyrat, ou à emprunter sous forme de brochure papier à la bibliothèque.
Atelier centons, dans le cadre du 5e Printemps des Poètes de Limeyrat
Tout au long du parcours, les enfants étaient invités à lire les poèmes sur kakémonos, à noter les extraits de poèmes qui leur plaisaient (un mot par ci, une expression par là, un vers ailleurs...). Puis, avec ce matériau, ils devaient construire leur propre poème...
C’est cela, un centon.
Voici quelques retours... Un grand merci aux enseignantes qui nous les ont transmis...
Le réveil qui sonne Les lueurs de l’aube apparaissent
Puis l'odeur du lait chaud Puis le réveil sonne
C'est l'heure de se lever C'est le matin
Leïla Leïla
Le feu me fait rire Je suis la femme
En domptant les braises Je suis la mer sombre
Le feu me fait rire .Je suis la moitié de l’univers
De sa flamme flamboyante Qui s’écoule au fur et à mesure
Le feu ne rit plus Que je m’en vais dans le passé
Il regagne son lit de cendres . Julie
En ce soir de décembre le jeu n’est plus
Ambre
Les feuilles comme du chèvrefeuille
Les feuilles de thé se défroissent sans dessus dessous
Juliette
Le rouge pour toi, le bleu pour moi L’eau frémit
Le rouge comme les fraises et le feu Plus éphémère que nuage
Le bleu comme le ciel et la mer Plus tenace que la soif
Mi-sourire pour toi Plus affranchi que le vent
Mi-sucre pour moi Longe des rives de l’imaginaire
Je suis la moitié de l’univers Juliette
Tu es l’autre
Je dépiste tu dénudes Feu
L’un sans l’autre nous ne sommes rien Feu fossile
Eléonore Lumière nomade
La vague en a paru
Le marronnier Rouge et enflammée
Le vieux marronnier, je suis la mère Terre Juliette
Comme une bouche enfant qui ne sait pas mentir
De terre en terre
De voix en voix
Ce soir-là, ma robe poétique
Luc
La mer des matins d'automne Nature
Je suis la mer sombre, agitée, déchaînée Un peuple d'abeilles
Des matins d'automne à l'esprit léger Vole par delà les nuages
Au murmure des roseaux l'eau frémit Et les cendres retiennent cet absolu éphémère
Les feuilles de thé se défroissent Ismaël
Et les perles de rosée
Aux couleurs de l'aube aussi
Barbara
Là-bas Toi
Là-bas je vois le matin d'automne Couleur de l'aube
Là-bas je vois ma mère dans le miroir biseauté Perle de rosée
Là-bas je vois un vol d'oies cendrées Qui que tu sois
Et ici où est le plaisir ? Je te suis bien plus proche qu'étranger
Kartoibi Marine
Dame Nature
Ses cheveux bientôt couleur cendre Et son regard éclatant
Un peuple d'abeilles En tutu d'écume blanche
Mi-sourire, mi-sucré Un rayon se défroisse
Je suis le silence qui m'entoure et le jardin vide La lumière, là-bas
Plus éphémère que nuage Plus affranchie que le vent
De terre en terre, elle passe entre tes jambes
Manon
Envol blanc d’une femme
Cheveux couleur de cendre
Sous le long feu du temps
Ses rêves en pleine lumière
Elle a suivi l’eau
Pour ne plus revenir
La vague en a paru rouge
Je glisse sur ses défauts
Respire sur moi son odorant souvenir
Par cette naissance que nous a décernée le monde
Ni vous sans moi
Ni moi sans vous
Vers quel mirage nous cheminons
Mis à part vers
L’inflexion des voix chères qui se sont tues
Luna Leandro 5e
Couleur de Temps d'aube et de Crépuscule Plus affranchi que le vent
Dans la poursuite du temps L'univers s'esquive Les étoiles autour
La beauté de la lune Masque ses réponses
Par delà les nuages L'aurore d'ambre Cet absolu enfermé Plus éphémère que nuage
Luna Leandro 5e
Poèmes collectifs
Sur la structure d’un poème de Chantal Couliou.
Un Poète, ça dessine dans le vent. Tous les feutres sont devant lui. Il prend... Tiens, il prend le vert... Pour quoi prend-il le vert, le Poète ?...
Le vert pour l'herbe et les feuilles des arbres
Le jaune pour le soleil et le coeur des marguerites
Le rouge pour les tomates et les poivrons
Le gris pour la vache et les nuages
et toutes les couleurs pour l'arc-en ciel
Sur la structure d’un poème de Rolande Causse.
Le Poète prend sa longue-vue, la porte à son oeil, son oeil de Poète... C’est une longue-vue de Poète, une longue-vue qui voit loin... Très loin... Plus loin que l’horizon... Là-bas...
Là-bas, des femmes écrivent des poèmes,
Là-bas, des indiens dansent autour du feu,
Là-bas, des éléphants se lavent dans la rivière,
Là-bas, des pirates cachent leur trésor.
Ici, des enfants parlent des poètes,
Ici, des enfants imaginent des choses.
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